Le 13 janvier 1381 née à Corbie Nicolette Boellet.
Ses parents, alors déjà relativement âgés, se désespèrent de ne pas avoir d’enfant. C’est à 60 ans, et après de nombreuse prière adressée à Saint Nicolas que sa mère tombe enfin enceinte. Le foyer est modeste mais très pieux. Le père de Nicolette travaille pour l’abbaye de Corbie en tant que menuisier.
Nicolette reçoit une éducation religieuse. Dès son plus jeune âge, elle fait preuve de piété et de charité. À l’âge de sept ans, elle assistait secrètement aux matines chantées par les moines de l’abbaye.
Devenue orpheline à l’âge de 18 ans, la jeune femme cherche sa voie. Elle entre dans divers ordres dont aucun ne la satisfait pleinement. En 1402, elle obtient l’accord de se faire emmurer à l’église Saint-Etienne, à Corbie. Elle peut alors consacrer son temps à la prière et dispenser ses conseils aux habitants.
En 1406, après une vision de Saint-François d’Assise, elle sort de sa réclusion avec l’intention de réformer l’ordre des Franciscains. Sa mission l’amène à traverser le pays et à rencontrer le Pape Benoît XIII qui lui donne le voile noir de professe. Ce dernier la nomme également abbesse du futur couvent qu’elle allait fonder.
Si elle souhaite en premier lieu faire de Corbie le berceau de la réforme franciscaine, elle y retourne pour y rencontrer une vive résistance qui la pousse finalement à quitter la ville aussitôt. Le couvent sera finalement fondé à Besançon. Entre 1410 et 1447, ce sont 17 couvents qui seront créés selon sa volonté.
Colette meurt à Gand, à l’âge de 66 ans, dans le monastère de Bethléem qu’elle avait fondé en 1442. Suivant son désir, elle est inhumée dans un tombeau à même la terre, dans le cimetière de Gand.
En 1471, l’évêque de Tournai entreprend une enquête à la suite de miracles survenus sur sa tombe. On découvre d'autres miracles à Hesdin, à Gand, à Arras, à Poligny et Auxonne.
En 1783, ses ossements sont déposés à Poligny, son site de prédilection où a été construit sous ses ordres le monastère Sainte-Claire de Poligny. Elle est béatifiée en 1625 par le pape Urbain VIII et est canonisée par Pie VII le 24 mai 1807.
Toutefois, son culte personnel n’a pas attendu. Sainte-Colette était déjà priée à Gand en 1469 durant un épisode de peste noir.
Aujourd'hui, une statue de la Sainte Patronne de Corbie, sculptée par Albert Roze, trône à la sortie de la ville.