Le Tercio : l’unité tactique invincible des rois d’Espagne

Le terme de Tercio apparaît entre 1534 et 1536 durant les guerres d’Italie. Cette unité militaire espagnole se subdivise en compagnies elles-mêmes constituées de piquiers, escrimeurs, arquebusiers et mousquetaires. 

Souvent âgés de moins de 25 ans, hautement entraînés et disciplinés, les Tercio avaient atteint une telle excellence technique et tactique qu’ils étaient universellement considérés comme la meilleure unité d’infanterie de tout l’Occident et ceci pendant près d’un siècle. Intégrer leurs troupes était alors devenu une haute distinction sociale. 

Les nouvelles recrues, aux diverses nationalités, étaient alors conduites à Milan ou à Naples pour y être entrainées avant l’envoi sur diverses opérations dans d’autres territoires comme la Flandre alors sous domination espagnole. Si d’autres royaumes se calquèrent rapidement sur le modèle hispanique, jamais ils ne purent l’égaler. Le solide noyau de soldats vétérans et professionnels conférait un sérieux avantage.

 
Composition

Les soldats étaient armés de pique, d’arquebuses et de mousquets. L’emploi simultané des trois armes se voulait complet afin d’obtenir un maximum d’efficacité sur le champ de bataille. 

Si la majorité des soldats étaient des piquiers, un tiers était arquebusiers et le reste, mousquetaires. Le modèle communément admis consistait à avoir les piquiers au centre et les mousquetaires et arquebusiers sur les côtés. Chaque compagnie possédait, toutefois, une totale autonomie, pouvant ainsi faire face à toute situation.  

Tercio et guerre de Trente Ans

Les Tercios sont associés à la guerre de Trente Ans. L’intervention française dans cette guerre oblige le Royaume d’Espagne à augmenter leur nombre pour les envoyer aux Pays-Bas. En 1636, ils font donc probablement partie des troupes à entrer dans la ville de Corbie qui s’est alors rendue devant l’imposante armée constituée de 30 000 hommes. On les retrouve quelques années plus tard à la bataille de Rocroi en 1643.

La prise de Corbie est une alerte pour Louis XIII. La Somme est franchie et la capitale est maintenant en danger. Ce dernier lève donc une nouvelle armée constituée de 40 000 hommes et 12 000 cavaliers pour reprendre la ville. Le 1ᵉʳ septembre, ils marchaient vers le nord. Le 6 octobre, le siège était posé et supervisé personnellement par le cardinal Richelieu. Le 14 novembre, les Espagnols capitulèrent. 

Par la suite, les Tercio perdent progressivement leur suprématie. En 1704, les réformes de Philippe V les suppriment définitivement.