Julia Lamps (1921-2013)
Julia Lamps, c'est la fille de Léon Lemaire, conseiller général et ancien maire communiste de Corbie.
Petite, elle voit sa famille accueillir les premiers évadés de Dachau, un camp de concentration en Allemagne, ainsi que des réfugiés républicains espagnols.
Dès septembre 1940, elle s'engage elle-même en devenant militante clandestine et plus précisément agent de liaison. Elle est d’abord chargée de fournir de faux papiers puis de faire franchir la ligne nord-est à ses camarades communistes, retrouvés contraints à la clandestinité par le décret Sérol, un décret qui condamnait tout français soupçonné de trahir l'armée ou la nation à la peine de mort.
1942. Julia devient agent de liaison pour l’Etat-Major des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) de la Somme. Elle parcourt une grande partie du département avec son vélo sous le pseudonyme de Jacqueline Delaporte, transportant armes et explosifs.
Avec son mari René, ils jouèrent un rôle de premier plan dans la Résistance départementale.
À partir de mars 1944, René et elle deviennent membres du Comité Départemental de la Libération. Le rôle de cette organisation est alors de diriger la phase finale de la Libération et de représenter la population auprès des autorités issues du nouveau pouvoir. Le CDL rassemble tous les mouvements de la Résistance : René y représente le Parti Communiste français (PCF) et Julia l'Union des femmes françaises (UFF).
« L'heure est venue de la Libération. Il n'est plus temps de dire : j'agirai quand la bataille sera là. La bataille est là, les Alliés sont sur notre territoire. La seule façon de montrer qu'on est patriote est de rejoindre illmédiatement les groupements de résistance.
Femmes de Picardie, hâtez-vous d'entrer à l'UFF qui vous soutiendra et vous guidera dans les moments difficiles.
Toute Française digne de ce nom ne peut rester à l'écart du grand élan patriotique […] ».
Extrait d'un tract signé de l'UFF que Julia Lamps rééditait et distribuait par centaines (Source « Occupation et résistance dans la Somme 1940-1944 », Gérald Masse).
Elle est très active dans les rangs de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance. Titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la carte de combattant volontaire de la Résistance, Julia Lamps est élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en l'an 2000.