
Saviez-vous que Georges Clemenceau avait prononcé un discours à Bussy-lès-Daours ?
C’était le 7 juillet 1918 mais avant de tout vous expliquer, permettez-nous une petite remise en contexte...
La révolution gronde en Russie
La révolution d’octobre 1917 en Russie engendre une instabilité politique qui finira par emmener Lénine au pouvoir.
Le traité de Brest-Litovsk marque le retrait définitif des Russes de la guerre et par extension la fin du front de l’Est au début d’année 1918.
L’Etat-major allemand, débarrassé de l’ennemi soviétique, peut maintenant concentrer toute sa force de frappe sur l’ouest. Commence ainsi l’offensive du Printemps qui ira du mois de mars jusqu’à juillet.
Cinq divisions sont redéployées dans le cadre de plusieurs opérations militaires dont la plus célèbre Michael.
Le 21 mars 1918 à 4h40, les Allemands lancent leur offensive sur la Somme. À 9h40, 200 000 soldats surprennent des Alliés entre Cambrai et Saint-Quentin.
La ligne de défense est enfoncée et une large brèche s’ouvre.
Le 28 mars, le Général Ludendorff, qui concentre ses troupes sur Arras, voit alors la possibilité de traverser la Somme pour prendre Paris.
Toutefois, le Général Foch, alors devenu unique commandant du Front, fait reboucher la brèche et l’offensive est arrêtée à Montdidier.
La Bataille de Villers-Bretonneux
La Bataille de Villers-Bretonneux est un moment stratégique majeur de la guerre. Les Allemands souhaitent prendre Amiens afin de couper l’axe ferroviaire majeur qui relie les Anglais et les Français.
Les premiers bombardements commencent le 17 avril 1918 et le village finit par tomber aux mains des Allemands le 24 avril.
Ne pouvant laisser à l’ennemi la domination totale du plateau, ce sont les Australiens et Néo-zélandais qui furent chargés de récupérer le village, soutenus par des bataillons britanniques ; c’est la fameuse offensive du Corps d’Armées australien et néo-zélandais ("ANZAC" pour Australian and New Zealand Army Corps), célébrée encore de nos jours le 25 avril, par une cérémonie de l’aube (Dawn Service).
Il faudra attendre le 26 avril 1918 pour que Villers-Bretonneux soit définitivement reprise.
La Bataille de Le Hamel
Au début du mois de juillet, l’Offensive du Printemps est un échec et marque un coup d’arrêt pour les Allemands.
Cela a permis aux Alliés de préparer la contre-attaque, l’Offensive des Cent Jours.
Le 5 juillet, le général John Monash conduit la bataille de le Hamel.
Cette dernière n’est pas une bataille avec un grand enjeu stratégique mais marque une révolution dans la manière de faire la guerre.
Il insiste sur les moyens de communications et réinvente également l’utilisation des avions et des chars.
Le matin du 5 juillet, Monash fait croire aux Allemands à un bombardement d’obus de gaz pour les forcer à mettre leurs masques. Les troupes australiennes s’avancent sans masque car les bombardements ne sont que des lacrymogènes. Celles-ci permettent de masquer l’avancée des tanks. Les Allemands ne repèrent pas les troupes qui arrivent sur eux. Tous les objectifs sont atteints en 93 minutes, là où une bataille classique pouvait durer des jours.
Le discours de Clemenceau à Bussy-lès-Daours
Le 7 juillet 1918, une partie de l’état-major australien est installé sur le territoire de Bussy-lès-Daours.
Georges Clemenceau, alors Président du Conseil et Ministre de la Guerre, a tenu à venir y féliciter les troupes australiennes et néo-zélandaises qui avaient repris le Hamel le 4 juillet à l’est de Corbie.
C’est un des actes fondateurs de l’amitié franco-australienne. Un extrait de son discours est gravé sur le Mémorial du Corps d’Armée Australien à le Hamel.