Accès Pro - Accès Presse

FR EN

Facebook

8 6

 

 

Eugène Ernest Arsène Lefebvre est né à Corbie le 4 octobre 1878 de l’union de Julie Brouzy et d’Ernest Lefebvre.Eugene ecolier


Loin d’être destiné à l’aviation, il s’est orienté vers l’Ecole des Arts et métiers. Élève brillant de l’école communale et primaire supérieure de Corbie, il réussit le concours d’entrée et opte pour l’Institut industriel du nord dont il sortira ingénieur diplômé en électricité en 1898.


Il part ensuite pour Paris où il travaillera de 1898
à 1907 pour la Société du Froid industriel située au 69 rue de Turbigo à Paris et dirigée par Charles Lambert, ingénieur frigoriste.


Il restera dans la capitale pour se lancer dans les affaires et monter une entreprise de vente d’automobiles et de pièces détachées

 

 

Eugene lefebvre et ses medaillesEn parallèle, Eugène est sportif. Il fait de la boxe et très vite se met au vélo qu’il pratiquera en compétition malgré l’accident de vélo dont est décédé son père. Il renoue avec ce sport malgré le drame familial et participe le 31 octobre 1897 à la fête du vélodrome de Lille organisée par l’Association vélocipédique des Amateurs du Nord. Il montera sur le podium en finissant troisième.  ​​​​​​​

 

 

 


    
Pionnier de l’aviation


Telegramme annoncant l arrivee des freres wright en franceEn France, les expérimentations et l’attirance de plus en plus importante de la foule pour les spectacles aériens démontrent le succès grandissant de l’aéronautique. Eugène n’est pas étranger à cet engouement.


Aventurier dans l’âme et passionné par les technologies d’avant-garde, il se rapproche rapidement de Orville et Wilbur Wright, les Frères Wright, redoutables concurrents américains de la France en matière d’aéronautique, surnommés les « Crazy Brothers ».

En mars 1909, il intègre le comité de direction de la Société d’Encouragement à l’Aviation, section Côte d’Azur et devient ingénieur pour la Société Ariel au mois de mai. 

 

 

 

 

La Société Ariel

 

La Société Ariel, c’est la première société commerciale d’avion au monde. Avec à sa tête Michel Clémenceau, fils du « Tigre » Georges Clémenceau, elle est concessionnaire des avions Wright et s’occupe de régler et vendre les appareils construits en France. Elle fait construire deux aérodromes, un à Cannes, l’autre à Vichy, pour expérimenter les avions et instruire les potentiels acheteurs.


Si la technologie et la qualité des avions Wright ne sont rapidement plus à prouver, la société Ariel commence à manquer de pilotes ce qui vient à donner une idée au Corbéen de cette histoire... 

 

Eugene​​​​​​​En effet, de son côté, Eugène a bel et bien un pied dans le milieu mais est loin de devenir un pilote apte à diriger un de ces engins. Dès le mois de juillet 1909, il se lance et se perfectionne très vite dans la discipline. De tentatives de décollage en essais pour maintenir son biplan en position stable, il commence à prendre son envol, littéralement. 

À partir du 18 juillet, il cumule les tours dans les airs avec des durées de plus en plus longues, des altitudes toujours plus hautes. D’un vol qui dure 6 minutes à un autre qui en fait 17, de 300 mètres à 800 mètres d’altitude, Eugène Lefebvre bat ses propres records et devient un excellent pilote, qu’il neige ou qu’il vente, multipliant les exploits tout en bravant des éléments météorologiques capricieux et dangereux, le tout systématiquement au-dessus d’une foule exaltée et conquise par les prouesses du jeune homme.


Consecration d eugene aux etats unisSes exploits lors de la première édition de la Grande Semaine d’Aviation de la Champagne à Bétheny en août 1909 font du bruit outre-Atlantique. En même temps, voici le palmarès qu’il réalise avec seulement un mois d’entraînement en tant que pilote : 

  • 1ᵉʳ au classement éliminatoire français de la coupe Gordon Bennett puis 4ᵉ en finale ;
  • 3ᵉ du premier jour du Prix de Vitesse puis 4ᵉ en finale ;
  • 1ᵉʳ du tour de piste puis 4ᵉ en finale. 

 

Début septembre, Eugène est de retour à Corbie pour fêter son succès. Il exalte de ses prouesses et déclare « Je réussirai, je gagnerai de l’argent… À moins que je me casse la figure ! ». Des paroles prémonitoires puisqu’il repart le 6 septembre pour Port-Aviation, l’aérodrome de la commune de Viry-Châtillon, en ignorant pour autant ce qui l’attend.


En effet, la journée du 7 septembre 1909 signe son dernier titre pour le moins funeste. À la suite d’essais sur plusieurs appareils, Eugène part en vol à bord du biplan de son ami Louis Schreck. Il offre un départ remarquable mais perd rapidement le contrôle de l’avion. L’appareil se disloque sous un choc violent. Eugène se retrouve projeté de l’appareil et finit étendu sur l’herbe livide et inanimé. Il est alors officiellement le premier pilote au monde à mourir aux commandes d’un avion motorisé.

 

Cortege funebre depart gare de corbie et sortie abbatiale

 

Ainsi se termine la courte carrière, si prometteuse, d’une figure illustre de Corbie. Aujourd’hui, un collège porte le nom d’Eugène Lefebvre, boulevard Camille Roland, collège devant lequel trône une statue d’Icare, un personnage de la mythologie grecque qui, à l’image d’Eugène, a fini par se brûler les ailes à vouloir trop s’approcher du Soleil…
 

Vol de eugene